Si l’école ressemblait davantage à NetflixRepensons l’école… Le 20 août dernier, Marius Bourgeoys a lancé le #défi20prof ayant pour but de repenser l’école. “Comment pouvons-nous personnaliser l’éducation et permettre aux élèves d’apprendre et de se développer ?” Dans ce blogue, je vous partage une première réflexion face à ce sujet. Cependant, c’est un processus de réflexion complexe qui évolue avec mon cheminement personnel et professionnel et ce, selon ma vision des choses. Donc, il est possible que ce blogue ne reflète pas votre réalité. Tout de même, je vous invite à vous joindre à moi dans ce beau défi qui consiste à repenser l’école. Partagez-moi vos réflexions, afin de m’offrir différentes perspectives sur le sujet et ainsi, faire avancer ma démarche plus en profondeur. Cet été, j’ai vu une grande partie de mes vacances s’envoler devant de bonnes séries Netflix. Le nombre d’heures que j’ai passées absorbée devant la télévision en est gênant. Même l’application m’a demandée à plusieurs reprises “Voulez-vous poursuivre le visionnement ?” C’est devant ce choix simple de OUI ou NON que je me suis posée la question suivante : Et si l’école ressemblait davantage à Netflix? Le choix Si l’école ressemblait davantage à Netflix, nous pourrions choisir le sujet qui nous intéresse et celui-ci deviendrait notre premier sujet d'étude. Cette passion pourrait amener l’étudiant à dépasser ses limites et même le cadre du cours. Alors, pourquoi attendre ? Nous devons nourrir les cerveaux de nos élèves lorsqu’ils ont faim et non lorsqu’ils sont pleins. Pensons autrementPour engager l’élève Imaginez qu’on donne le contrôle à l’élève de sauter des sections pour continuer plus loin, ou encore de revenir en arrière et de revoir des leçons importantes lorsqu’elles sont utiles. Ceci ne veut pas dire qu’on n'enseignera plus comment lire, écrire et compter ! On le ferait, mais différemment, en mettant les élèves en action. ![]() La démarche Premièrement, demander aux élèves de regarder une courte vidéo de moins de 10 minutes. Prenons par exemple cette vidéo créée par un bon ami @MJoelDesjardins sur le volume d’un objet irrégulier. Ensuite, l’élève a comme mission de mesurer le volume d’un objet irrégulier en utilisant les stratégies vues dans la vidéo. Nous pourrions même pousser plus loin en demandant à l’élève d’expliquer sa démarche en créant lui aussi sa propre vidéo. Ceci permettrait à l’élève de mieux s’approprier les concepts tout en pratiquant sa communication orale et ses compétences technologiques. En plus, ce serait en quelque sorte, une façon d'appuyer le personnel enseignant à répondre aux besoins de leurs élèves et de différencier leur enseignement. Imaginez que l’élève qui a déjà appris à lire puisse pratiquer avec des lectures de son choix, pendant qu’un autre écoute une vidéo sur la prononciation des mots. Ces deux élèves n’ont pas les mêmes besoins alors comment pouvons-nous en tant que pédagogue nous diviser en 2 ou même en 30 pour répondre aux besoins spécifiques de chacun de nos élèves ? Pour ceux qui aimeraient voir un exemple de ce que j’imagine d’une telle vidéo, en voici une créée par Crash Course qui s’intitule Study Skills. Elle est malheureusement en anglais, mais ceci peut vous donner une idée du genre et de la qualité de vidéos que j’imagine pour notre école repensée. L’espace-temps
Dans cette nouvelle école, l’apprentissage s’étend au-delà des heures de classe et au-delà de l’édifice. L’élève peut apprendre dans son salon, dans l’autobus, en voyage, pendant le dîner ou même pendant les heures de classe. De cette manière, la phrase « l’élève apprend à son rythme » prendrait tout son sens. Le marathon Et si l’élève avait la chance de faire un marathon d’apprentissage… Pensez à l’élève qui en veut toujours plus. Serait-il possible pour lui ou elle de dévorer le contenu d’un cours bout à bout comme nous le faisons d’une de nos séries Netflix préférées ? Serait-il impensable pour un élève de pratiquer un sport ou aller en vacances et se créer un marathon de visionnement pour rattraper les concepts manqués ? L’enseignant là-dedans? Non ! Cette école n'élimine pas le besoin de l’enseignant. Au contraire, l’enseignant devra toujours travailler fort, être créatif, informé, flexible, passionné, etc. L’enseignant n’est plus un maître devant la classe, mais un concepteur d’expérience d’apprentissage, un coach de vie, un facilitateur, un modèle, un leader et un guide. L’enseignant devra pousser ses élèves à travailler ensemble sur des projets interdisciplinaires, les aider à répondre à des questions qui surpassent le curriculum, les encourager dans leur développement personnel tout en respectant le rythme de chacun. Mais ce travail ne peut se faire seul. Redéfinissons le Nous Et si, nous travaillions tous ensemble pour bâtir les meilleures leçons de français, de mathématiques, de sciences, d’art, etc. Si nous unissions nos efforts, nos talents et nos expériences distinctes, nous pourrions même créer des leçons qui combinent plus d’une matière. Ensuite, nous serions en mesure de réaliser ces leçons avec des programmeurs, des cinéastes, des acteurs, des athlètes professionnels, des enseignants et bien sûr des élèves. Ces ressources seraient créées et partagées partout en Ontario, au Canada et même dans le monde et pourraient servir tout au moins de complément aux leçons qui sont vécues en classe. Nouveaux épisodes Cette nouvelle école diviserait les leçons en petits épisodes qui seraient d’une durée maximale de 10 minutes et pourraient être mis en ligne en petite dose. De plus, l’élève pourrait avoir une plage de temps, par exemple, 4 mois pour compléter une “saison” ou unité de travail avant que celle-ci ne disparaisse de son compte. L’élève devrait donc se responsabiliser face aux contenus essentiels tout en ayant accès en tout temps à des contenus complémentaires. Cette méthode nous permettrait aussi de voir ce qui a été vu et aussi quand l’élève a cessé de regarder. En consultant les statistiques de visionnement, nous serions donc en mesure d’évaluer la qualité des leçons et nous ajuster selon le besoin. Par exemple, si lesdites statistiques nous démontrent que 70% des élèves ont revu une section plus d’une fois, elle est possiblement trop difficile ou moins bien comprise. Nous pourrions alors peaufiner cette ressource pour qu’elle réponde mieux aux besoins de l’élève. En ce sens, nous évaluons la leçon et non l’élève. Ensemble, repensons l’école… Alors, je vous pose les questions suivantes :
Mais une chose est certaine, nous devons nous interroger sur l’avenir de l’éducation, l’école, l’évaluation, l’aménagement, la motivation, les compétences globales, etc. C’est pourquoi je vous invite également à participer à ce questionnement et à me faire part de vos idées, vos défis, vos témoignages afin que nous puissions repenser l’école et la pédagogie ensemble. Mais, si l’école était davantage comme Netflix;
15 Commentaires
Quel belle analogie Joannie! Ce que j’aime le plus, c’est le fait que tu mets l’accent sur l’apprentissage comme une expérience à vivre, et non pas des événements. Il y a une grande différence à mon avis (à venir dans mon prochain billet 😊). Il y a définitivement des parallèles à faire entre Netflix et la « salle de classe »! Merci pour le beau billet!
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Joannie Girard
9/27/2017 07:04:29 pm
Merci beaucoup pour les encouragements! C’est grandement apprécié. J’ai hâte de lire ton prochain billet! À bientôt,
Alexandre Audet
9/26/2017 05:42:11 pm
Merci de ton texte, bcp de matière à réflexion...En fait je crois qu'il faut juste commencer en se disant : "et si on poussair l'enveloppe un peu plus loin, et si on agrandissait notre boîte ?"
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Joannie Girard
9/27/2017 07:05:47 pm
Merci beaucoup Alex! Au plaisir de te lire!
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Marie-France
9/26/2017 06:06:25 pm
Wow! Super article Jo! Tu me fais réfléchir... un peu comme le style de classe inversée sur demande! J'adore!
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Joannie Girard
9/27/2017 07:06:44 pm
Merci Marie-France!
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Audrey Allard
9/26/2017 07:01:53 pm
Quelle belle analogie Joannie! J'aime quand tu dis de se mettre ensemble pour créer du contenu intéressant pour nos élèves! C'est ce que je tente de faire cette année et je me rapproche de mon grand rêve pour l'éducation.
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Joannie Girard
9/27/2017 07:09:53 pm
Merci Audrey! C’est en effet important de collaborer et de réaliser que nous travaillons tous ensemble afin d’atteindre notre but commun.
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Stéphane Girouard
9/27/2017 07:17:12 am
Tellement de bonnes idées dans ce blogue. Entièrement d'accord que des outils tels que YouTube peuvent facilement nous aider à différencier nos leçons! Très beau travail comme d'habitude, Joannie. Merci pour le partage!
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Joannie Girard
9/27/2017 07:10:48 pm
Merci beaucoup Stéphane! J’ai hâte de lire ton blogue!
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9/28/2017 06:52:09 pm
Bravo chère amie pour ce partage inspirant! Je rêve de cette école, celle où l'élève peut suivre le cours de chimie (par exemple) de son choix (ex. via YouTube, via Lynda.com, etc.), à son rythme, en faisant les projets qui le passionnent! Je t'invite à venir visiter le programme Options+ à l'ESC Le Relais. Voir http://optionspluslerelais.weebly.com/ C'est probablement un modèle embryonnaire d'un Netflix à saveur scolaire! :)
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Joannie Girard
10/4/2017 03:15:21 pm
Bonjour Marie-Andrée,
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10/3/2017 04:53:04 pm
Tellement fascinant comme concept! La créativité des élèves pourraient être sollicitée beaucoup plus et donner lieu, peut-être à des projets "externes" ou communautaires. Intéressant chez les plus vieux. Comment penses-tu que ça pourrait s'appliquer chez les plus jeunes, où on développe encore l'autonomie et l'auto-régulation? Au plaisir de te lire à nouveau!
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Joannie Girard
10/4/2017 03:33:58 pm
Bonjour Anne-Marie,
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AuteurJoannie Girard Archives
Janvier 2018
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